Microlight3D : grandir agile, produire en local, vendre à l’international.

Denis Barbier est le cofondateur de Microlight3D avec Michel Bouriau, ingénieur de recherche au laboratoire Liphy (UGA,CNRS). Denis Barbier, ingénieur diplômé de Grenoble INP - Phelma, UGA, docteur en optoélectronique est un serial entrepreneur. Il lance en 2017 sa seconde entreprise, Microlight3D, spécialisée dans la fabrication d’imprimantes 3D ultra-haute résolution (de l’ordre du micron). L’entreprise vient d’emménager dans de nouveaux bâtiments qui devraient lui permettre d’atteindre d’ambitieux objectifs à 5 ans : multiplier par 3 la production d’imprimantes (en passant de 50 à 150 machines) et conforter son développement sur ses marchés européen, asiatique et américain.

Quelles sont les spécificités de Microlight3D ?
Denis Barbier : Microlight3D est une entreprise spécialisée dans l’impression 3D haute résolution pour les microtechnologies, avec des applications variées : micro-optique, micro-mécanique, micro-fluidique, dispositifs médicaux, biomatériaux et méta-matériaux. Nos technologies permettent notamment de modéliser et tester des médicaments grâce à des structures 3D imprimées sur des protéines.

Quels sont vos marchés clés ?
Denis Barbier : L’industrie micro-optique est notre principal marché, avec des applications comme l’impression de lentilles pour fibres optiques ou caméras, améliorant considérablement la transmission de données et les performances des systèmes médicaux. Par ailleurs, nous avons renforcé notre présence internationale en 2024 avec de nouveaux distributeurs en Asie (Japon, Singapour, Inde), en complément de nos marchés en Chine et en Amérique du Nord.

Qu’en est-il de vos avancées dans la recherche ?
Denis Barbier : Nous exploitons la polymérisation à deux photons, permettant une précision 500 fois plus fine qu’un cheveu humain. Cette technologie découle de 15 années de recherche fondamentale, valorisées par une maturation en 2015 et une incubation en 2016, accompagnée par la SATT grenobloise, avant la création officielle de l’entreprise fin 2016.

Quelles ont été les étapes clés de votre développement ?
Denis Barbier : L’écosystème grenoblois a joué un rôle déterminant dans notre réussite. Linksium a facilité les premières phases de maturation et incubation, nous permettant de créer un prototype attractif pour nos premiers prospects. Dès 2017, nous avons vendu notre première machine au laboratoire lyonnais 3D-FAB. Cofondée par Linksium, la startup a été également accompagnée par la SATT lors de l’édition 2018 du concours i-Lab. Gagner un Grand Prix i-Lab a marqué un tournant qui a accéléré notre développement en tant que startup labélisée deepetch.

En 2019, le rachat de Smartforce Technologies a complété notre offre en impression 2D, doublant ainsi notre chiffre d’affaires. Ce rachat a été simplifié par un climat de confiance : Smartforce technologies était également une startup cofondée par Linksium. Depuis, nous avons opté pour une croissance organique basée sur l’autofinancement et l’apport initial des fondateurs. Nos nouveaux locaux, inaugurés en novembre 2024, offrent un espace de 700 m² pour soutenir notre ambition : tripler la production annuelle d’imprimantes (potentiel estimé à 150 machines).

Quels sont les apports de l’écosystème deeptech grenoblois ?
Être à Grenoble est un véritable atout. Linksium, au cœur de l’écosystème recherche-industrie, nous a apporté un soutien précieux en coaching, marketing et finances. La proximité des laboratoires facilite les tests et favorise la réactivité. Le tissu industriel local et régional nous assure un environnement sécurisé pour nos approvisionnements notamment, tout en protégeant notre savoir-faire.

Quel est votre bilan personnel de ces aventures entrepreneuriales ?
Créer de l’activité locale en partant d’une feuille blanche et rayonner à l’international est mon moteur depuis 25 ans. Microlight3D incarne cette vision : une PME ancrée localement, avec des partenaires tels que Linksium et les laboratoires de recherche, mais tournée vers le monde. Dans ce marché émergent, nous nous efforçons de rester agiles pour anticiper et répondre aux besoins croissants de nos clients.

Microlight3D en chiffres

• 75 % des ventes à l’export : 1/3 Asie, 1/3 Europe, 1/3 Amérique du Nord
• 22 collaborateurs (4 en 2017), dont 50 % en R&D
• Déménagement en 2024 : nouveaux locaux de 700 m²
• 50 machines vendues en 2023, avec un potentiel de production de 150 par an

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