Ne dites pas à ma mère que je suis entrepreneur.e, elle… | Linksium
Docteur Entrepreneur
23/09/2020

Ne dites pas à ma mère que je suis entrepreneur.e, elle croit que je suis chercheur.e dans un laboratoire

Courtney cook TS Zo17r3m0s unsplash

Créer une startup pour valoriser ses travaux de recherche offre une alternative qui intéresse de plus en plus de jeunes chercheurs[i]. Cette tendance est confirmée par l’expérience de Linksium. Tour d'horizon

Créer une startup pour valoriser ses travaux de recherche offre une alternative qui intéresse de plus en plus de jeunes chercheurs.

Cette tendance est confirmée par l’expérience de Linksium : en 5 ans, nous avons accompagné 94 docteurs à construire leur projet professionnel à partir de résultats de recherche.. Tour d’horizon de leurs motivations.

Entreprendre pour apporter des solutions durables et inclusives

Une étude de PhD Talents réalisée en mars 2020 révèle que, pour 57% des jeunes chercheurs, l’entrepreneuriat permet d’avoir un impact concret sur la société en répondant aux enjeux sociétaux et environnementaux.

«Une startup comme Rosi Solar, issue du laboratoire SIMAP (Grenoble INP, CNRS, UGA) qui produit des matériaux à très forte valeur ajoutée en recyclant les déchets de l’industrie photovoltaïque apporte sa pierre à l’économie circulaire. De plus en plus de startups innovent pour répondre aux enjeux sociétaux ou environnementaux. On est loin des technologies gadget.» explique Carole Silvy, directrice du pôle Maturation chez Linksium.

Dans un autre domaine, celui de l’apprentissage, l’exemple d’Adela Barbulescu qui a créé en janvier 2020 son entreprise Emoface à partir des résultats de ses recherches en thèse puis post-doc au sein des laboratoires Gipsa Lab et LJK (UGA/Grenoble INP/CNRS) et de l’équipe Imagine Inria. Ses algorithmes de modélisation d’expression fines des visages animent des avatars qui aident les jeunes autistes à s’entrainer à reconnaitre et exprimer leurs émotions.

Faire rayonner ses recherches près de chez soi

Loin des sirènes de la Silicon Valley, on observe plutôt que les docteurs entrepreneurs choisissent de créer leur activité dans leur écosystème d’origine.

Citons Magia Diagnostics : en trois ans, Paul Kaufman, post-doc qui, après une expérience aux USA, crée son entreprise sur Grenoble, générant quatorze emplois dont trois sont occupés par des PhD.

Œuvrer en local n’exclut pas le développement international, une manière supplémentaire de faire rayonner leur expertise scientifique et celle de leur laboratoire. Pour exemple le projet de startup Entroview, piloté par Sohaib El Outmani. Celui-ci a un profil international et après une thèse effectuée en partenariat entre Singapour et Grenoble, il choisit d’être accompagné par Linksium pour valoriser les résultats de ses travaux de recherche au GipasLab (Grenoble INP, CNRS, UGA) sur l’entropie des batteries et relever des challenges de portée internationale à partir des Alpes.

Renouveler sa relation au monde du travail

Créer son entreprise, une manière constructive de réinventer son travail. Entreprendre permet de faire coller son business à ses valeurs, imprimer sa vision et impulser son propre style de management

Citons la startup HYMAG’IN et son dirigeant Camille Crouzet : il a porté son projet depuis l'IUT jusqu’à la thèse. Il a ainsi développé sa vision entrepreneuriale, très collaborative, qu’il peut appliquer au sein de sa startup.

Aborder l’industrie avec un regard neuf

Ces startups scientifiques révolutionnent aussi les approches technologiques. Plus écologiques, optimisant l’exploitation de des ressources et minimisant leur empreinte environnementale elles sont inspirantes pour l’industrie. Leur agilité leur permet un positionnement original sur les solutions de demain sans le poids d’un historique et de pratiques héritées d’un contexte industriel devenu caduque.

Dans le domaine de la santé, la startup Aiova aborde les mécanismes d’infectiologie avec une approche immunitaire originale développée au sein du laboratoire PAVAL (UGA-INRAE). Cette nouvelle génération de vaccins devrait permettre dans quelques années de renforcer notre capacité à lutter contre les pandémies.

Des jeunes docteurs séduits s’ils sont informés

L’étude de PhD Talents révèle que les motivations des jeunes chercheurs à créer des startups sont principalement le challenge entrepreneurial et la liberté d’action. Seuls 6,7% citent les gains financiers.

Un parcours alternatif qui souffre néanmoins encore d’un déficit de visibilité puisque que 74% d’entre eux pensent qu’il est difficile de financer une startup en France. Cette tendance s’inverse lorsqu’ils prennent connaissance des dispositifs d’accompagnement à l’entrepreneuriat existants. Une fois informés, 44% envisagent la création d’une startup comme une opportunité de projet professionnel.

Un challenge en matière d’information et de sensibilisation pour les écosystèmes riches de jeunes chercheurs comme le site Grenoble Alpes : plus l’information sur les parcours de création d’entreprise« PhD friendly » circuleront dans les laboratoires, plus les jeunes docteurs qui en ont la vocation pourront s’épanouir dans un projet entrepreneurial.


Qu'apporte un parcours PhD Friendly ?